Ce livre étudie l’origine des conceptions de la loi naturelle et du libre arbitre dans la philosophie hellénistique et romaine, et la manière dont elles ont contribué à forger la pensée éthique et politique moderne.
La formule cicéronienne natura aut voluntas associe tout en les opposant deux des contributions les plus originales de la philosophie hellénistique et romaine à la pensée éthique et politique occidentale. Ce livre, qui analyse différents aspects significatifs de cet apport, s’achève en évoquant la manière surprenante dont elles ont été réunies dans la théorie éthique et politique influente de John Locke. Les six premiers chapitres examinent différents éléments fondamentaux de la théorie stoïcienne de la natura et de la loi naturelle, en montrant que les Stoïciens ont inauguré une nouvelle conception de l’éthique dans l’Antiquité gréco-romaine – une idée qui était appelée à culminer, en dernier ressort, avec la théorie de Kant. À la différence des philosophes grecs antérieurs, qui s’étaient concentrés sur une conception de l’intérêt personnel en relation avec la polis, les Stoïciens ont formulé pour la première fois une théorie éthique et politique fondée sur des principes moraux universels reposant sur des lois divines universelles. Les chapitres portant sur les Épicuriens discutent ensuite la manière dont leur conception du plaisir et de la mort a forgé une notion de voluntas fondée sur le choix rationnel entre différentes possibilités alternatives, qui est aux origines de la notion moderne de libre arbitre la plus répandue de nos jours. Les développements des deux derniers chapitres du livre entendent montrer de quelle manière ces conceptions originales de la natura et de la voluntas, issues de deux écoles antagonistes de la philosophie antique, sont devenues des piliers fondamentaux de la pensée éthique et politique des débuts de l’époque moderne. Ces racines stoïciennes et épicuriennes ne sont donc pas seulement significatives en elles-mêmes : l’écho qu’elle ont suscité a profondément influencé les développements ultérieurs de la pensée éthique et politique.
Phillip Mitsis est Alexander S. Onassis Professor of Hellenic Culture and Civilization à la New York University, et Academic Director de l’American Institute for Verdi Studies. Il travaille sur l’épopée et la tragédie grecque, la poésie latine et la philosophie antique et du début de l’époque moderne.
Table of Contents
Introduction
Chapitre 1. La loi naturelle chez les Stoïciens
Chapitre 2. Les Stoïciens et Thomas d’Aquin sur la vertu et la loi naturelle
Chapitre 3. La raison, les règles et le développement moral chez Sénèque
Chapitre 4. L’origine stoïcienne des droits naturels
Chapitre 5. La conception stoïcienne de la propriété et de la politique
Chapitre 6. Théorie politique stoïcienne
Chapitre 7. Épicure : liberté, mort et hédonisme
Chapitre 8. L’amitié selon Épicure
Chapitre 9. La liberté, le plaisir et le terme de la vie. Montaigne et les Épicuriens
Chapitre 10. Locke sur le plaisir, la loi et le libre arbitre
Appendice 1. Kαὶ μηδὲν μόριον ἀποκεκρύφθαι : la vie nue du sage stoïcien
Appendice 2. Le libre arbitre est-il moderne ?
Appendice 3. Les devoirs de Locke
Bibliographie
Index